Ecriture lente ? Les causes possibles

Votre enfant ou certains de vos élèves écrivent trop lentement. Ils n’ont jamais fini leur travail à temps, vous devez alléger la quantité d’écrits, les plus grands sont incapables de prendre en note la totalité des cours et vous ne savez pas comment les aider. 

Voici quelques éléments qui pourraient expliquer pourquoi une écriture est lente voire trop lente :

  • Une mauvaise tenue de crayon peut affecter la bonne mobilité des doigts et ainsi altérer la prise de vitesse, d’autant plus quand elle est accompagnée de crispations. Imaginez que vous fassiez du vélo et que, tout en pédalant, vous appuyiez en permanence sur les freins. Vous ne pourriez pas avancer vite et en plus, cela générerait des douleurs. Lorsque vous écrivez c’est la même chose, si vous ne tenez pas correctement votre crayon et qu’en même temps vous appuyez très fort, vous ne pourrez pas écrire vite. L’origine de ces tensions peut être diverse: l’utilisation d’un stylo à bille par exemple, qui oblige une certaine pression sur le crayon pour avoir une coulée d’encre fluide, et/ou souvent, un réflexe archaïque de la main non intégré (Grasping/ Paume-bouche de Babkin).
  • Un problème de vue peut être source de lenteur. Un enfant qui ne voit pas correctement les lignes sur lesquelles il doit écrire va devoir redoubler d’efforts et va avoir besoin de ralentir son geste pour que l’écriture reste sur la ligne.
  • Quand le geste n’est pas automatisé et que l’enfant réfléchit au tracé des lettres en même temps qu’il écrit, cela va lui demander plus de temps. L’écriture peut être très jolie et en cas de dysgraphie lente et précise, écrire va demander une application et un effort extrême. Dans ce cas, la forme prédomine sur le mouvement. Il se peut aussi que, plus tard, l’enfant ne se sente pas libre de personnaliser son écriture et reste attaché au modèle enseignant.
  • Plus la personne va lever son crayon lorsqu’elle écrit, plus elle va ralentir son geste. Ces levés peuvent être dus à un mauvais enchaînement des lettres, une mauvaise gestion des passagers (point sur i, barre de t, accents) ou une écriture en script. 
  • Les mauvaises stratégies de copie ont aussi un impact sur la prise de vitesse. Plus un enfant va avoir besoin de regarder le modèle pour copier un texte, plus sa main va s’arrêter d’écrire. C’est la raison pour laquelle nous proposons un travail de stratégies de copie en fin de rééducation. Des lacunes en orthographe grammaticale ralentissent le geste si l’enfant a conscience de ses difficultés: il doute presque à chaque mot (double tâche). Attention: je parle ici de “simples” lacunes et non de dysorthographie.
  • Je constate souvent un manque de pratique dans les cahiers des élèves que je reçois au cabinet. Dans ces derniers il y a peu d’écrits et beaucoup de polycopiés, quel que soit le niveau (primaire, collège, lycée). Ce manque de pratique est d’autant plus préjudiciable au moment où le geste graphique est en cours d’apprentissage et est encore fragile. 
  • Certains sauts de classe, et plus particulièrement la GS ou le CP où l’on apprend les bases de l’apprentissage de l’écriture, peuvent être préjudiciables à la prise de vitesse. Les élèves n’auront pas appris tous les pré-requis à une écriture fluide et donc rapide par la suite. Seront donc essentiellement concernés les enfants précoces, Asperger ou les enfants d’expat qui ont souvent manqué un ou deux trimestres de la grande section ou du CP avec une rentrée anticipée dans la classe supérieure dans le nouveau pays.
  • Le mauvais choix de la main dominante ou l’ambidextrie peut aussi altérer la prise de vitesse. J’ai eu ce cas récemment au cabinet et j’ai vu de beaux progrès sur la forme, la posture, la fluidité, mais accompagnés d’une lenteur impossible à corriger jusqu’à ce que je réalise que l’enfant n’utilisait pas la bonne main. 

Une fois les causes identifiées il sera donc possible d’agir pour retrouver une écriture plus rapide.

Et une écriture illisible ? Quelles sont les causes possibles ?

Voici le lien vers l’article de ma collègue Christine Groot.

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